Tome IV

Cahiers d'histoire | 1980

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Au sommaire de ce volume :

P. STASSEN, Saint Hubert à Paris. Deux confréries d'Ancien Régime inconnues 3
A première vue, rien ne paraît prédisposer la capitale de la France à devenir, sous l'Ancien Régime, un relais du culte hubertin. La distance: quelque 300 kilomètres la séparent du monastère et des reliques de saint Hubert (distance considérable, en raison des mauvaises routes d'alors). L'éloignement relatif de la ville par rapport aux grandes forêts d'Ile-de-France et aux zones de chasse, d'ailleurs strictement réservées au roi et aux grands. Enfin, la "concurrence" faite à Hubert, sur tous les horizons, par les autres saints antirabiques.
Néanmoins, le hasard des recherches de bibliothèque nous a permis de redécouvrir, début 1978, deux confréries établies dans la ville et le diocèse de Paris, et dédiées au patron des chasseurs. La plus intéressante est corporative ou de métier, sous le vocable des saints Hubert d'Ardenne et Eloi (1445-1794). Son siège demeura jusqu'en 1746 dans la peu commune chapelle Saint-Julien-des-Ménétriers, rue Saint-Martin. L'autre, confrérie de pure dévotion, mena une existence difficile et éphémère (1658-1755) dans la très bourgeoise paroisse de Saint-Roch, rue Saint-Honoré.
 
S. GABER, Les possessions de l'abbaye de Saint-Hubert à Blagny, La Ferté,  Margut, Sailly et Villy 33
Lorsque commença la Révolution de 1789, plusieurs abbayes et prieurés étrangers au royaume de France étaient possessionnés dans le duché de Carignan. C'était en particulier le cas de la fameuse abbaye de Saint-Hubert en Ardenne, laquelle exploitait deux fermes, l'une à Blagny, l'autre à La Ferté. L'abbé était en outre collateur de la paroisse de Margut et, dans un passé plus lointain, l'abbaye bénédictine avait encore bénéficié de droits à Sailly et à Villy.  
M. DESSOY, L'énigmatique dom Nicolas Spirlet, abbé contesté de Saint-Hubert 43
Dom Nicolas Spirlet?... Bien sûr, on le connaît et même très bien! N'était-ce pas cet abbé orgueilleux, ambitieux, plus politicien que religieux, dur pour ses moines, aventurier dans ses entreprises, ruinant son monastère par son incompétence et finissant en exil après avoir été rejeté par ses moines.
Tel est, à peu de choses près, le jugement que la plupart des auteurs ont porté sur lui. Est-ce avec raison?
C'est la question que nous nous posons et c'est pour la résoudre que, sans prétention et aussi objectivement que possible, nous nous proposons de reprendre les pièces du procès.
 
P. CUGNON, Lomprez, 'ville' fortifiée 97
En avril 1973, en procédant au nivellement de leurs terrains sis rue De Gouba, MM. H. Liban et J. Dozot ont mis au jour un tronçon remarquable de l'enceinte fortifiée de l'ancienne "ville" de Lomprez.
Ce tronçon, qui s'étend au sud-ouest du village, à gauche de la route Wellin-Gedinne, sur une longueur totale de 120 m. environ, est flanqué de deux demi-tours rondes de défense, ayant +/- 8,50 m. de diamètre extérieur et distantes l'une de l'autre de 45 m. L'épaisseur des murailles est de 2 m.
 
J. CHARNEUX, Foires et marchés à Lomprez et à Villance en Terre de Mirwart 109
La Terre de Mirwart, importante seigneurie du duché de Luxembourg, aura des frontières relativement stables à la fin du XVe siècle: c'est un territoire en forme de quadrilatère, d'environ vingt-six kilomètres de base sur vingt-et-un kilomètres de hauteur. L'ensemble regroupe une quarantaine de villages et de hameaux.
Chef-lieu de cette seigneurie rassemblant trois châtellenies (Lomprez, Mirwart et Villance), Mirwart avec son château-forteresse y est très nettement décentré vers l'est. Situé au sud, Villance y apparaît néanmoins beaucoup plus central. Tandis que Lomprez est à l'extrême nord-ouest.
 
H. JACOB, Les ancêtres paysans de Paul Verlaine, prince des poètes et Ardennais 137
"Pauvre Lélian", comme s'appelait justement Paul Verlaine! Pour l'excuser, nous pourrions, à notre tour, en rajouter à la thèse d'une hérédité affligeante. Ses cousins de Sûre, en 1788, eurent maille à partir avec la justice parce que le village se rassemblait chez eux à l'insu du seigneur, y buvant sec jusqu'à des heures prohibées. Mais, pour payer leurs redevances, point de deniers! La cour féodale de Mirwart n'insistait pas. Un Pierre Verlaine et son frère Jean sont surpris à voler des hêtres en 1741; ils se rebellent, jouent de la hache et du fusil envers les forestiers, sont emprisonnés à Luxembourg. En 1770, un autre Pierre Verlaine solde son aventure amoureuse en livrant seize écus et six brebis à la payse qu'il n'a pas le moyen d'épouser. En 1855, André-Joseph Verlaine, 20 ans, est écroué au dépôt de mendicité de Mons, avec trois concitoyens...  
L. HANNECART, Mortalité infantile dans la Terre de Saint-Hubert. Les enfants 'fortunés' 161
Fortunés est le participe passé du verbe fortuner signifiant jadis infortunés, de même que le substantif fortune désignait le malheur, l'accident. Les enfants 'fortunés' ne sont pas aisément décelables dans les documents. Le dépouillement des registres paroissiaux est particulièrement décevant pour cette catégorie de décès. Quelle valeur accorder alors aux registres tenus par les curés des petites localités? Ces documents ne nous permettant pas un comptage austère, nous avons été réduit à glâner les traces de ce type de mortalité dans les nombreuses requêtes adressées aux abbés de Saint-Hubert par leurs sujets, ainsi que dans la comptabilité des officiers de Mirwart. La responsabilité des parents pouvant être mise en cause à l'occasion du décès accidentel d'un enfant, les officiers du seigneur procédaient à une enquête plus ou moins sommaire et n'hésitaient pas à poursuivre dans les cas douteux. Nous avons relevé plusieurs cas d'amendes infligées à des parents insouciants ou inconscients.  
J.-P. SERVAIS, Les sobriquets de Saint-Hubert 171
La première question qui vient à l'esprit au moment d'aborder l'étude d'un système de sobriquets est celle de sa fonction sociale. En effet, il est évident que le souci de distinguer l'individu dans la communauté n'est plus déterminant en l'occurence, l'état civil officiel assumant parfaitement ce rôle. Mais il n'est pas moins évident que la fonction des anthroponymes n'est pas exclusivement distinctive: en se "rebaptisant", les gens s'offrent aussi le plaisir de la création, de l'invention. C'est à ce plaisir que l'homme du peuple, après que le système des noms se fut figé sous l'effet des législations, n'a pu renoncer. Il a donc continué à multiplier les appellations dans le système parallèle des sobriquets, plus pittoresque, plus vivant, plus cruel aussi parfois.  
   
Dossier : Ecoles rurales et lutte scolaire au XIXe siècle  
J. DUCHAMPS, L'enseignement primaire et les écoles à Nassogne de 1820 à 1920 215
En 1879, une loi scolaire a cruellement blessé le pays tout entier et Nassogne n'y a pas échappé. Cette loi fut à l'origine d'un renouveau incontestable dans l'enseignement. A l'occasion de ce centième anniversaire, il est bon de connaître l'évolution de cet enseignement primaire et les nombreuses vicissitudes dont il a si souvent été l'objet.
 
Y. DELEPIERRE, Guerre scolaire en Ardenne. 'L'affaire Valentin Perin', instituteur à Hatrival 243
Il est de gens qui, dans leur petit monde, marquent leur époque, qui suscitent des passions et dont se souvient la légende villageoise. Embellissant ou noircissant, ajoutant souvent une coloration personnelle, la vox populi transmet parfois de ces souvenirs qui, torrents impétueux à un moment très précis, ne sont en fait que le reflet lointain d'événements d'une portée bien plus grande.
Auteur, victime, protagoniste ou marionnette d'une guerre scolaire qui n'en finissait pas, Valentin Perin est de ceux-là. Instituteur communal à Hatrival de 1864 à 1892, il connut successivement l'approbation et le désaveu de la population.
 
E. DEFECHE, Une école en milieu rural. L'école communale de Bras de 1820 à 1920 269
Le 2 décembre 1825, le conseil communal envisage de procéder à la construction d'une école à Bras. Mais la commune s'est épuisée pour la construction d'une église et des réparations au presbytère. Si elle ne participe pas à la répartition des 5.000 florins mis à la disposition des communes par le gouvernement, elle devra renoncer à son projet. Le 15 mai 1828, sire Henri Joseph Delvaux de Bourcy, curé et desservant de la paroisse de Bras pendant 25 ans, décède et lègue une somme de 300 florins pour aider à la construction de l'école. Le 1er novembre 1829, la commune reprend son idée de construction.
 
   
G. HOSSEY, J. GILLARD & J. LAURENT, Substructions romaines à Bras-Haut 291
Le village de Bras est bien connu des archéologues. La période romaine y est particulièrement bien représentée. En fait, on trouve dans ce village plusieurs villas et cimetières datant de cette période. Signalons les villas ou substructions romaines à Grupchy (Bras-Bas), Botassar, Gueurry et Toray (Bras-Haut). A ces constructions, il convient d'ajouter les sépultures romaines découvertes au Banalbois, Aux Pluquettes (Bras-Bas) et Toray (Bras-Haut).  
L. FAUTRAY & M. TIBERGHIEN, Bras et Séviscourt. Images d'autrefois 297
Avant la fusion avec Libramont, contre laquelle l'édilité locale avait protesté dans une lettre adressée au Ministre de l'Intérieur, la commune de Bras - 3547 ha. 14 a. 52 ca. - était constituée des sections de Bras-Haut (vers Saint-Hubert), Bras-Bas (centre) et Séviscourt (vers Libramont).  
In Memoriam Maxime Dessoy, 1899-1980 315
Le dimanche 9 mars dernier, à la clinique Sainte-Elisabeth à Namur, mourait l'abbé Maxime Dessoy, curé-doyen émérite de Saint-Hubert et président de "Terre et Abbaye" depuis sa fondation.