Tome XII

Cahiers d'histoire | 2017

 Cahiers

Cahiers d'histoire
Tome XII
Tome XI


Volume relié, 368 pages, couverture cartonnée, nombreuses illustrations en noir et blanc et en couleurs, 240 x 210 mm, en vente au prix de 35 € à majorer des frais d'envoi éventuels.

Le tome XII des Cahiers d'Histoire de Saint-Hubert d'Ardenne, qui contient les actes du colloque du 24 novembre 2017, ainsi que sept autre contributions, est paru en juin 2018.

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Au sommaire de ce volume :

Richard JUSSERET, Avant-propos 5
   
Actes du colloque 7
Horaire du colloque 9
Sylvain VANESSE, Instantanés : quelques photos du colloque 11
Jean-Marie YANTE, Un demi-siècle d’historiographie hubertine. Acquis et perspectives de recherche 13
À la clôture du colloque, le propos sera de replacer l’apport des différentes interventions dans l’historiographie du dernier demi-siècle relative à l’abbaye, à la terre et à la ville de Saint-Hubert. À partir de travaux réalisés ou en cours et d’instruments de recherche disponibles ou en voie d’élaboration, le propos sera pareillement de dégager quelques pistes à prospecter au cours des prochaines années ou décennies.  
Denis HENROTAY, Nicolas MEUNIER, Frédéric HANUT, Découverte d’une villa gallo-romaine à l’origine de l’abbaye de Saint-Hubert 33
La communication fait le point sur les découvertes réalisées en 2010 sur le parvis de l’église abbatiale. Il s’agit d’une grande villa comprenant plusieurs bâtiments. Les fouilles ont révélé d’intéressantes informations concernant le mode de construction à l’époque antique. Ces données sont placées dans le contexte gallo-romain en Ardenne. Si Saint-Hubert se trouve en cité des Tongres, en revanche les liens commerciaux avec la Trévirie sont affirmés par la présence de céramique typique de cette cité. Le réexamen du matériel issu des nécropoles et villae des environs confirme cette observation.  
Lt-Col Hre J.-Fr. VAN CAULAERT, Un domaine foncier méconnu de l’abbaye de Saint-Hubert : Hampteau, de nos jours Hamptay à Han-sur-Lesse 59
L’histoire du domaine d’Hampteau, sur la rive droite de la Lesse est relativement méconnue, bien qu’il soit parcouru chaque année par les plusieurs centaines de milliers de personnes qui visitent les Grottes de Han. Il semblait donc utile de l’évoquer au travers des documents conservés y relatifs (trois chartes et plusieurs liasses de documents témoins de l’activité de sa cour foncière [A.E.S.H, abbaye de Saint-Hubert, 977-981 et A.E.N., Échevinages, 4358-4367]).  
André HAQUIN, La bibliothèque de l’abbaye de Saint-Hubert (1665) et l’œuvre de Jacques Marchant. Son traité des sacrements Candelabrum mysticum 77
Le Catalogue de la bibliothèque (1665) est révélateur de l’intérêt des moines et de leur service pastoral dans l’accueil des pèlerins. Parmi les nombreux ouvrages, on trouve Jacques Marchant, curé et doyen de Couvin. Un « best-seller » du XVIIe et jusqu’au XIXe s. Son traité des sacrements destiné aux curés, prédicateurs, confesseurs et catéchistes relève de plusieurs genres : pastoral, doctrinal, spirituel, pédagogique. C’est ce qui en fait l’intérêt et le charme. L’exposé donnera des exemples de ces diverses manières d’aborder les sacrements chrétiens et de la position de l’auteur à l’égard de la réforme protestante bien présente à ce moment dans nos régions.  
Frédérick VANHOORNE, Spirlet et le développement économique de la Terre de Saint-Hubert : la théorie mise en pratique 91
L’action de Nicolas Spirlet au cours de son abbatiat est controversée sur tous les plans. La présente communication propose d’interpréter les projets de développement économique que Spirlet a tenté de promouvoir dans la Terre de Saint-Hubert en les situant par rapport aux idées économiques de l’époque et aux défis que Spirlet avait perçus. En effet, Spirlet estimait que l’accroissement de la population qu’il constate à son époque ne permettait plus de se contenter des pratiques traditionnelles. Frappé par les ravages de la disette, il estime qu’il faut agir. S’inspirant des idées économiques en vogue et curieux des nouveautés, il souhaite faire adopter de nouvelles méthodes agricoles et développer des activités qui permettent de produire des richesses, de manière à assurer la subsistance de tous et résorber la misère.  
Jacques CHARNEUX, En passant aussi par la cuisine de l'abbaye de Saint-Hubert au XVIIIe siècle 115
Menus propos ou propos de menu, du pain quotidien à l’occasionnel. Échos « de bouche », des cuisines aux réfectoires, du manger et du boire de bénédictins raffinés, soucieux de leur rang et d’un standard de vie luxueuse. Avides notamment de primeurs, dans les contextes d’une « dure Ardenne », ces religieux sont aussi attentifs à leurs hôtes, comme généreux avec leurs personnels et pour les pauvres.  
Alain DIERKENS, Quelques habitants des environs de Saint-Hubert miraculés à Eberhardsklausen dans l’Eifel (1496-1512) 129
Depuis sa fondation vers 1442, le prieuré de chanoines réguliers de Saint-Augustin d’Eberhardsklausen dans l’Eifel (Kr. Bernkastel-Wittlich, Ld. Rhénanie-Palatinat ; diocèse de Trèves) est réputé pour ses miracles mariaux et il attire un très grand nombre de pèlerins. Wilhelm de Bernkastel (†1536), un chanoine du lieu, contemporain des événements rapportés, a rédigé en latin une Chronique du prieuré, puis – en plusieurs étapes – un volumineux recueil de Miracles (notamment quelque 600 miracles réalisés entre 1491 et  1536). Ces deux œuvres ont bénéficié récemment d’excellentes éditons critiques. Le propos de cette communication est de présenter quelques-uns de ces miracles, en rapport direct avec Saint-Hubert et ses environs. Certains récits, peu connus, nous renseignent sur le culte de saint Hubert tel qu’il était pratiqué alors à l’abbaye de Saint-Hubert.  
Antoine BAUDRY, La restauration de l’abbatiale de Saint-Hubert au XIXe siècle : architectes, conducteurs des travaux et ouvriers (1839-1884) 141
Cette communication s’attachera à comprendre les multiples rouages de l’important chantier de restauration entamé vers 1840. Elle portera une attention soutenue sur les diverses institutions ayant eu un rôle prépondérant dans cette aventure (l’architecte, la Commission royale des Monuments, les ministères en charge des travaux, etc.), afin de mieux comprendre les choix opérés à cette époque et replacer ces interventions dans un contexte historique plus global. Si les archives le permettent, un volet pourra également être consacré à la main-d’œuvre (manœuvres, ouvriers qualifiés, maîtres d’ouvrage), toujours en première ligne des travaux, mais paradoxalement peu étudiée dans l’historiographie. Le brassage des diverses archives disponibles permettra d’affiner un pan historique important de l’édifice et de le rendre archéologiquement plus intelligible.
Dominique VAN IMPE, 1929-1934 : Conception et construction d’avions à Saint-Hubert 157
Saint-Hubert est probablement la seule ville au monde dont un avion – le ORTA SAINT-HUBERT G1 – porte le nom. Une douzaine d’exemplaires y furent construits en série entre 1929 et 1934. Des prototypes d’un avion à aile surbaissée et d’un motoplaneur sortirent aussi des ateliers de l’aérodrome. Ces techniques d’excellence, intimement liées à la naissance de la construction aéronautique en Belgique, ont donné l’occasion unique à quelques Borquins de découvrir un monde auquel ils n’avaient même pas rêvé !  
Jean-Michel BODELET, Jean H., itinéraire d’un rexiste borquin (1936-1945) 181
À travers le destin de Jean H., habitant de Saint-Hubert, nous découvrirons la percée rexiste aux élections de 1936, son reflux en 1939, l’engrenage vers la collaboration, autant politique que militaire. Jean H., élu en 1936 sur les listes rexistes, va suivre la cause de Degrelle jusqu’au bout. Engagé dans la légion Wallonie, il rentre au pays et intègre plusieurs organisations pro-allemandes. Quelles ont été ses motivations ? Pourquoi cette fuite en avant ? C’est à travers sa personnalité et le contexte de l’époque que l’on tentera d’y répondre.  
   
Autres contributions 197
Diana ALEXE, Les Miracula II de Saint-Hubert 199
Vers 1100, les moines de l’abbaye de Saint-Hubert initièrent la rédaction d’une nouvelle mouture des miracles de leur saint patron. Ils remanièrent les huit premiers miracles consignés par écrit au 9e siècle et ajoutèrent une vingtaine de nouveaux prodiges. Insérés dans une époque de dense productivité de l’abbaye, les Miracula II offrent de nombreux renseignements sur le culte de saint Hubert, mais aussi sur la manière dont l’abbaye voulait s’imposer à ses contemporains.  
Marie-Cécile CHARLES, Quand les moines de Saint-Hubert racontaient la fondation de leur abbaye. La mémoire d’une abbaye ardennaise (IXe-XVIIIe siècles) 221
Décrire son origine n’est pas anodin dans l’Ancien Régime. Le « mythe des origines » doit permettre de construire l’identité d’un groupe et donc d’influer sur lui. Depuis la Vita Sancti Huberti de Jonas d’Orléans vers 825 à l’Histoire de la célèbre abbaye de Saint-Hubert-en-Ardenne au milieu du 18e siècle, près de 25 narrations s’intéressent à l’histoire mais surtout au moment de la fondation de l’abbaye de Saint-Hubert. En parcourant cette dense historiographie s’étalant sur un millénaire, il s’agira de comprendre comment la « légende des origines » de l’abbaye a évolué, à quels moments et surtout à quelles fins.  
Jean-Marie DUVOSQUEL, Un instituteur de Hatrival fondateur de l’enseignement laïc en Nouvelle-Calédonie (1864) 241
En février 2014, Monsieur Aurélien Charuel, directeur de l’école primaire de Païta Sud, dans la banlieue de Nouméa (Nouvelle-Calédonie), s’adressait à M. Léon Jacques, de Saint-Hubert, pour obtenir des renseignements sur Jean-Baptiste Gustin, « premier directeur d’école publique de notre commune en 1864, qui fut auparavant instituteur communal à Hatrival ». Cette demande, transmise à Jean-Marie Duvosquel, fut le début d’une longue enquête sur cet instituteur qui n’a pas marqué l’historiographie locale.  
Albert FRAIPONT, Quand un tonnelier se révèle poète : Pierre-Joseph Dosimont d’Aurvaye (Arville) 275
Pierre-Joseph Dosimont, né le 28 mars 1868 à Arville, se découvre le don d’écriture alors qu'il a atteint la soixantaine, après qu'il ait transmis à ses fils l'entreprise familiale et alors qu'il veille sa fille malade. « Dj’avot passè soixante ans quand dj’ai don sayé du s’crire lu wallon d’Aurvaye. » Il ne cessera d’être hanté à l’idée de décevoir, craignant les pièges de l’orthographe et de la syntaxe : « I falo ça po n’in trop fé rire du mi », et ce malgré la reconnaissance de son talent par des maîtres en dialectologie tels le professeur Jean Haust et le poète Joseph Calozet d’Awenne qui ne cesseront de l’encourager à chanter la ruralité en patois.  
Richard JUSSERET, A-t-on des nouvelles de Monsieur Le Gay, l’auteur du plan de l’abbaye de Saint-Hubert au XVIIIe siècle ? 295
Jean Baptiste Le Gay, architecte, décède au « fourneau de Masblette » dans la nuit du 20 au 21 décembre 1789, une des nuits d'un long hiver au froid intense qui fera date dans l’histoire de la climatologie et dans l’histoire de France : il a contribué au déclenchement de la Révolution. Le Gay ne la connaîtra pas. Mais les historiens et le grand public le connaîtront et le reconnaîtront par ce fameux plan de l’Abbaye de Saint-Hubert qu’il réalise entre 1776 et 1778, lit-on sur l’étiquette de sa chemise protectrice conservée au dépôt des Archives de l’État à Saint-Hubert. Publié à de nombreuses reprises tant dans des revues scientifiques que dans des prospectus touristiques, ce plan est indispensable pour connaître l’état des lieux de l’abbaye avant sa vente le 10 octobre 1797.  
Jean-Charles SPEECKAERT, L’abbaye de Saint-Hubert au cœur des enjeux diplomatiques de la seconde moitié du XVIIIe siècle 335
L’abbaye de Saint-Hubert en Ardenne est un exemple significatif d’un espace mal déterminé, à la marge des États, partagé entre son héritage féodal et de nouvelles conceptions du territoire et des frontières à la fin de l’Ancien Régime. Au cœur des massifs boisés et giboyeux de l’Ardenne, la terre de l’abbaye forme une large enclave dans l’ancien duché de Luxembourg. Saint-Hubert est encerclé au nord par la principauté épiscopale de Liège et au sud par le duché de Bouillon. Ces dispositions géographiques isolent le duché de Luxembourg du reste des Pays-Bas autrichiens.  
Jean-Pol WEBER, Regards sur les incursions huguenotes de 1568 entre Ardenne et Meuse d’après quelques archives inédites du château de Mirwart 353
Dans son Histoire de l’abbaye d’Orval, Norbert Tillière rapporte sans mentionner ses sources que « pendant la nuit du 13 au 14 octobre 1568, une véritable armée de ces bandits [des Huguenots] entourait l’abbaye d’Orval sous la conduite des sieurs Genlys et Renty ». Le 14 octobre, alertés par l’abbé d’Orval Dominique Robin, les moines de Saint-Hubert mettent à l’abri leurs reliques précieuses et partent trouver refuge derrière les murailles du château de Mirwart. Aux premières lueurs du jour, le 15 octobre, une partie des troupes ennemies, venant d’on ne sait où, conduites par le sieur de Genlis, créent la surprise en se jetant sur Saint-Hubert.